EN BREF I MANIFESTATION D’AUTOCHTONES AU BUREAU DE LA DÉPUTÉE DE SALABERRY-SUROÎT | 27 JUILLET 2020

Le 21 juillet dernier n’aura pas été une journée comme les autres devant le bureau de circonscription de la députée de Salaberry-Suroît à Salaberry-de-Valleyfield.

Quelques autochtones de la réserve d’Akwesasne y ont manifesté pour demander à la parlementaire du Bloc Québécois d’appuyer la motion du Nouveau Parti démocratique (NPD) sur le racisme systémique au sein de la Gendarmerie royale canadienne (GRC).

Rappelons que le Bloc Québécois n’avait pas approuvé la motion, le 17 juin dernier, ce qui a fait vivement réagir le chef du NPD, Jagmeet Singh. Il avait alors traité un des députés bloquistes de raciste. Face à son refus de présenter des excuses, il a été expulsé de la Chambre pour la journée.

Trois autochtones d’Akwesasne étaient venus manifester, mardi dernier, devant le bureau de la députée bloquiste Claude DeBellefeuille, à Valleyfield. Alors que celle-ci se trouvait au Parlement à Ottawa, ils lui ont déposé la lettre qu’ils pensaient lui remettre en main propre.

“Votre parti et votre chef ont nié à plusieurs reprises être racistes et disent que vous défendez les droits de tous vos électeurs et pas seulement ceux qui ont voté pour vous et qui cherchent à se séparer du Canada. Si tel est vraiment le cas, nous, les Indiens des Sept Nations de St.Regis vous invitent à lutter contre le racisme systémique à la GRC et à appuyer la motion de Jagmeet Singh. Tous les autres partis à la Chambre des Communes ont donné leur consentement unanime à la motion, pourquoi pas le Bloc?”, lit-on dans la lettre.

Mme DeBellefeuille a catégoriquement rejeté les accusations de racisme à son égard et à celui de son parti.

“Claude DeBellefeuille n’est pas une personne, ni une députée raciste. Le Bloc Québécois n’est pas un parti raciste. Ce n’est pas parce que l’on a voté non à une motion du NPD qui concernait la reconnaissance du racisme systémique dans la GRC et services policiers que nous sommes racistes”, se défend la députée.

Elle a poursuivi en mentionnant que le Bloc Québécois a choisi de signer une lettre avec trois autres députés de la Chambre des Communes pour convoquer d’urgence le Comité de la sécurité publique qui a débuté son étude. La parlementaire a réitéré que le comité travaillait à expliquer et à trouver des solutions qui seraient acceptées par tous ses membres et qui seraient mises en application par le gouvernement. Mme DeBellefeuille s’est dite aussi très sensible aux problèmes que connaissent les autochtones.

“Il faut que je le dise, la situation vécue par les autochtones est inacceptable et il est temps que le gouvernement agisse, a-t-elle martelé. Alors on fait notre travail de parlementaire et c’est avec sincérité que j’apprécierais que l’ensemble des personnes qui pensent que je suis raciste ravisent leur opinion sur moi.”

La députée envisage d’effectuer une visite à Akwesasne pour rencontrer les autochtones et partager avec eux leurs diverses préoccupations.

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Journaliste-reporter- Frédéric Hountondji
Caméraman- Maxime Lussier
Monteur- Guillaume Pimparé
Productrice- Chantal Bédard